L’ensemble est fractionné en 2 volumes de 6 niveaux, pour permettre aussi l’implantation de 2 frênes oxyphylles.
Cette disposition permet d’obtenir des logements en angle, à double orientation, pour le plot Ouest, et à triple orientation pour le plot Est.
Nous avons prévu des baies d’angle généreuses, dans les séjours.
Un soin très particulier a été apporté au travail de la métallerie / ferronnerie, avec une facture très soignée, exclusivement artisanale.
Tous les éléments ont été dessinés, spécifiquement pour le projet.
L’essentiel est réalisé à partir de profils pleins, ce qui garantit une excellente pérennité : garde-corps, auvents d’entrée, descentes d’eaux pluviales, gargouilles, boîtes à eau, etc. Une très grande attention a été portée à la réalisation de tous ces objets.
Le tout a été réalisé par Jérôme Marchet de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres)
Les garde-corps sont tous de facture artisanale. Le principe est simple :
La structure, de 149 cm de large, est constituée d’un cadre en fer plat, renforcé sous la partie horizontale supérieure par une ailette.
Le cadre supporte des tôles d’acier enserrant un rectangle de verre feuilleté.
Ce principe ménage des vues en haut et en bas tout en préservant une certaine intimité.
Le laquage noir des garde-corps met en valeur le caractère graphique du dessin des façades
Une grande attention a été portée à la pérennité des ouvrages, par les traitements anti-corrosion particuliers (cataphorèse), garantissant une tenue optimale dans le temps.
Le soubassement des 2 immeubles est habillé de pierre calcaire
Nous avons cherché des principes constructifs simples et classiques. Les plans sont rectangulaires, sans décrochements.
Cette simplicité constructive, économique, nous permet de compenser la générosité des espaces extérieurs privatifs et la qualité artisanale des détails et des matériaux.
L’isolation thermique, par l’intérieur est un parti pris.
Elle est renforcée et particulièrement performante pour permettre d’avoir les grandes ouvertures que nous souhaitons offrir aux habitants.
Le parti pris d’isoler par l’intérieur est dicté par une recherche de pérennité de l’enveloppe et de rendre son entretien aisé.
Les systèmes d’isolation par l’extérieur - carrosseries industrielles diverses, bardages, ITE etc. – ne garantissent pas cette pérennité des ouvrages, du fait de leur fragilité, mais aussi du caractère éphémère des productions industrielles. Hormis le niveau du RdC formant soubassement, les façades des niveaux supérieurs sont revêtues d’un enduit minéral projeté de finition lisse et de teinte claire.
Chaque appartement bénéficie, d’une coursive / balcon privative de 200 cm de profondeur.
Les balcons ont été coulés en place, sur des tables, supportant des coffrages comportant les négatifs des caissons prévus en sous-face.
Ces éléments ont un profil et un traitement de surface très particulier :
La surface supérieure, circulée, est quasi horizontale et la sous-face est inclinée, ce qui donne un profil proche d’un triangle.
Des rupteurs de ponts thermiques ont été disposés au droit des balcons.
En sous-face, des caissons creux permettent d’alléger les éléments de balcons tout en créant un motif de modénature très rythmé.
L’objectif est de présenter, en face avant, un nez assez fin et de permettre ainsi, grâce à l’inclinaison de la sous-face, à la lumière de pénétrer au mieux dans le bâtiment, en dépit de la profondeur des coursives. Les balcons sont peint en blanc, ce qui participe à cette ambiance lumineuse.
Le paysage, dans lequel s’inscrit le quartier, est un atout pour habitants.
Nous avons donc organisé l’architecture des bâtiments pour permettre de profiter au mieux de ce paysage.
Les pièces de séjour, en particulier, sont toutes placées en angle avec une double orientation.
Les eaux pluviales :
La règle était de prévoir tout le système de recueil des eaux pluviales apparent, en façade.
Partant de ce principe il a été conçu des éléments très graphiques dont les détails particuliers ont été particulièrement soignés :
Là aussi tous les éléments sont de facture artisanale et aucun produit industriel de descente EP n’a été utilisé.
Les boîtes à eau sont des parallélépipèdes rectangles simples.
Contrairement aux produits industriels la boîte est dissymétrique ce qui crée un motif graphique original.
Le tuyau de descente est constitué d’un tube en aluminium de section carrée.
Ce tube peut mesurer 12 mètres d’un seul tenant les raccords se font par des manchons intérieurs soudés et par conséquent non visibles.
La fixation du tube est invisible, sans colliers, et se fait par l’arrière, grâce à des ailettes doubles soudées.
Comme pour les garde-corps, l’ensemble est laqué en noir pour tirer un parti très graphique de ces éléments verticaux.
Comme pour les eaux de toiture, les eaux des balcons sont recueillies et conduites en pied de l’immeuble par des descentes identiques et de même section que celles des toitures.
Qualifiée "d'Architecture balnéaire des années 70", cette version du projet a été refusée par l'Architecte Conseil de la ville.
Elle prévoyait des balcons très généreux et continus.
Mais aussi des variantes de matérialité, notamment l'idée de réaliser l'étage bas de l'immeuble, dans un béton de site calcaire, auquel on aurait incorporé de la brique pilée.
Un prototype du béton de brique avait même été réalisé sur le site d'un autre chantier en cours.
Nous regrettons cette position du Conseil de la ville, qui s'est révélée impossible à discuter.
L'Architecture aurait été plus forte, les espaces extérieurs encore plus généreux et la matérialité plus originale avec un rappel de la brique très présente en accompagnement des "meulières" du quartier proche